Trump durcit le ton sur le pétrole vénézuélien
Le président Donald Trump a déclenché une nouvelle onde de choc sur le marché du pétrole. Lundi, il a menacé d’imposer un droit de douane de 25 % à tout pays important du pétrole ou du gaz en provenance du Venezuela. Cette mesure vise à affaiblir le régime de Nicolás Maduro et à exercer une pression supplémentaire sur la Chine.
Les droits de douane, qualifiés de « secondaires » par Trump, seraient effectifs dès le 2 avril. Ce coup de théâtre intervient alors que les exportations de pétrole vénézuélien avaient atteint un sommet en cinq ans en février.
Une mesure à risque pour le commerce énergétique
Les États-Unis sont eux-mêmes des acheteurs importants de pétrole vénézuélien. Des entreprises comme Chevron, Valero Energy ou Phillips 66 dépendent du brut lourd produit par Caracas. Pourtant, Trump n’a pas précisé si les importations américaines seraient concernées par les nouvelles taxes.
Une telle mesure pourrait perturber davantage un marché pétrolier mondial déjà fragilisé par l’escalade des tensions commerciales. Les prix du pétrole brut ont d’ailleurs bondi de 1,5 % juste après l’annonce de Trump, avant de se stabiliser autour de 69 dollars le baril.
Chevron temporairement épargnée
Le Département du Trésor américain a prolongé jusqu’au 27 mai le délai accordé à Chevron pour conclure ses opérations avec PDVSA, la compagnie pétrolière publique du Venezuela. Cela montre une certaine prudence de l’administration Trump, malgré le ton belliqueux du président.
Ce flou stratégique pourrait maintenir une part du pétrole vénézuélien sur le marché américain, atténuant les effets d’un choc d’offre immédiat.
Un enjeu géopolitique autant qu’énergétique
La décision de Trump s’inscrit dans une stratégie plus large visant à sanctionner Caracas pour son rôle supposé dans la crise migratoire. Le président accuse le Venezuela d’envoyer volontairement des criminels aux États-Unis.
En parallèle, Trump veut aussi contenir l’influence de la Chine, principal acheteur du pétrole vénézuélien, en ajoutant cette mesure à ses précédents droits de douane de 20 % sur les importations chinoises.
Les marchés du pétrole à nouveau sous pression
Cette initiative vient s’ajouter à une série de facteurs baissiers qui affectent déjà les cours du pétrole, comme l’offre excédentaire ou le ralentissement économique mondial. Pourtant, une restriction brutale des flux pétroliers vénézuéliens pourrait inverser cette tendance.
Le Venezuela, qui détient environ 17 % des réserves mondiales de pétrole, ne représente que 0,9 % de la production globale. Néanmoins, sa position stratégique, couplée aux tensions géopolitiques, pourrait suffire à raviver la volatilité.
Le pétrole, victime des jeux d’influence
En menaçant d’imposer des droits de douane de 25 %, Trump lie encore davantage le pétrole à ses objectifs diplomatiques et économiques. Une manœuvre qui pourrait redessiner le commerce énergétique mondial et pousser les prix vers une nouvelle ère d’instabilité.



