Pétrole efface ses gains face à l’incertitude monétaire
Le pétrole a effacé ses gains mercredi, les marchés mondiaux étant bousculés par des signaux contradictoires en provenance de la Réserve fédérale américaine et du président Donald Trump. Le Brent s’est replié sous les 71 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate a également perdu du terrain.
Cette tendance baissière intervient alors que les contrats à terme sur actions américaines ont annulé une hausse antérieure, soulignant le malaise général des marchés face aux incertitudes économiques et géopolitiques croissantes.
Powell et Trump en désaccord sur les taux d’intérêt
Le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu le degré d’incertitude élevé lié aux politiques économiques de Trump. Toutefois, il a indiqué que la banque centrale n’était pas pressée de réduire les taux d’intérêt, malgré les projections économiques plus faibles et des prévisions d’inflation revues à la hausse.
De son côté, Donald Trump continue d’exercer une pression publique sur la Fed, appelant à des baisses de taux immédiates pour soutenir la croissance et contrer les effets économiques de sa propre campagne tarifaire.
Droits de douane et production OPEP alourdissent le pétrole
Le pétrole reste bien en dessous de son sommet de mi-janvier. Plusieurs facteurs baissiers combinés pèsent sur les prix. L’escalade de la guerre commerciale lancée par Trump, marquée par l’imposition de droits de douane, menace la demande mondiale d’énergie.
Parallèlement, l’OPEP et ses alliés, regroupés sous l’appellation OPEP+, prévoient une augmentation de leur production à partir d’avril, ce qui pourrait créer un déséquilibre de l’offre et accentuer la pression sur les prix.
Selon Giovanni Staunovo, analyste matières premières chez UBS, « les nouvelles sur les droits de douane devraient maintenir la volatilité des prix du pétrole ». Néanmoins, UBS conserve des perspectives modérément optimistes pour les prix à moyen terme.
Baisse des stocks d’essence et de distillats aux États-Unis
Du côté des fondamentaux, certaines données positives sont apparues. Les stocks américains d’essence ont chuté à leur plus bas niveau depuis le début de l’année, signe d’un renforcement de la consommation intérieure. Les distillats, qui incluent le diesel, ont également reculé.
Stocks de brut, quant à eux, ont progressé moins que prévu selon les chiffres de l’American Petroleum Institute (API). Mieux encore, les niveaux de stockage à Cushing, le principal point de livraison du WTI, ont baissé, ce qui pourrait limiter la chute des prix à court terme.
Quelles perspectives pour le prix du pétrole ?
Avec une inflation en hausse, une croissance ralentie, une politique monétaire incertaine et des tensions commerciales persistantes, le marché du pétrole entre dans une phase de volatilité accrue.
À cela s’ajoute l’ombre portée par les décisions de l’OPEP+ et la crainte d’une surchauffe de l’offre face à une demande potentiellement affaiblie.
Cependant, les fondamentaux comme la baisse des stocks de produits raffinés ou les tensions géopolitiques (Iran, Russie, Yémen) pourraient jouer un rôle de soutien dans les prochaines semaines.
