Le pétrole de schiste américain montre des signes de déclin
Le patron de Diamondback Energy tire la sonnette d’alarme : la production américaine de pétrole aurait atteint son sommet. Travis Stice, PDG du plus grand producteur indépendant du bassin permien, estime que la production commencera à baisser dès ce trimestre.
Lors d’une conférence téléphonique, il a déclaré que l’activité ralentissait nettement et que ce niveau de prix du pétrole ne permettait plus une exploitation rentable du schiste.
Des signaux clairs d’un plafonnement de la production
Dans une lettre adressée aux actionnaires, M. Stice souligne que la baisse des opérations sur le terrain dans le bassin permien est un indicateur direct de la fin de la croissance.
Les opérateurs du secteur partagent ce constat : les coûts de forage sont trop élevés. Le pétrole ne se vendant qu’à des prix bas, la rentabilité des nouveaux puits s’effondre.
Moins de forage, moins de pétrole produit
Les données de Baker Hughes confirment la tendance. Le nombre d’appareils de forage actifs aux États-Unis est en recul par rapport à l’an dernier.
Cette réduction d’activité menace la stabilité de l’offre nationale de pétrole, qui avait pourtant atteint un record en 2024. Si la tendance se poursuit, les États-Unis pourraient perdre leur position de leader mondial.
Les cours du pétrole repartent après une lourde chute
Mardi, les cours du pétrole ont rebondi après avoir atteint leur plus bas niveau en quatre ans. Le WTI a repris plus de 3 %, s’échangeant sous les 60 dollars le baril.
Le Brent, baril de référence mondial, a lui aussi regagné du terrain pour frôler les 63 dollars. Cette hausse reste fragile et intervient après un mois d’avril marqué par une forte correction.
Les prix du pétrole sous pression géopolitique
La plus forte chute mensuelle depuis novembre 2021 s’explique par deux facteurs : les craintes liées à la demande et l’augmentation de la production par l’OPEP+.
La guerre commerciale mondiale ralentit l’économie, tandis que le cartel pétrolier continue d’injecter du pétrole sur un marché déjà saturé. Ce double choc pèse lourdement sur les prix.
L’administration Trump ne viendra pas à la rescousse
Selon JPMorgan, les prix du pétrole pourraient tomber à 50 dollars avant que l’administration Trump n’intervienne. Contrairement aux marchés obligataires et actions, le « Trump put » ne s’appliquerait pas au secteur énergétique.
Washington privilégie la baisse des prix du pétrole pour contenir l’inflation. Cela signifie que l’exécutif américain n’est pas prêt à freiner la chute, même si elle fragilise les producteurs locaux.
Une perspective incertaine pour le pétrole américain
Même si la désescalade des tensions commerciales réduit le risque d’un effondrement prolongé, le marché du pétrole reste vulnérable. La production américaine est en recul, les coûts augmentent, et la demande reste floue.