Un rebond du pétrole porté par l’inflation américaine
Les prix du pétrole se sont stabilisés jeudi, après leur plus forte hausse en deux semaines. Cette dynamique haussière est principalement liée à des signaux rassurants sur l’inflation aux États-Unis. Le Brent s’est échangé autour de 71 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) est resté sous les 68 dollars.
L’indice des prix à la consommation américain a progressé à son rythme le plus lent depuis quatre mois. Cette tendance apaisée a renforcé l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, stimulant indirectement le pétrole.
Le pétrole soutenu malgré les tensions commerciales
Charu Chanana, stratégiste chez Saxo Markets, souligne que le pétrole bénéficie actuellement d’un regain d’intérêt des investisseurs. Toutefois, elle met en garde contre les risques liés à l’escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et leurs partenaires. Cette situation pourrait freiner la croissance économique mondiale, avec des effets négatifs sur la demande en pétrole.
Les économistes redoutent aussi une hausse future des prix des biens de consommation, comme la nourriture ou les vêtements. Ces hausses seraient provoquées par les tarifs douaniers, ce qui pourrait à terme influencer les marchés énergétiques.
L’équilibre entre offre et demande reste fragile
Malgré le rebond de cette semaine, le pétrole reste en retrait par rapport à ses niveaux de la mi-janvier. Plusieurs grands négociants en énergie deviennent plus prudents, estimant que l’offre commence à dépasser la demande.
L’Agence internationale de l’énergie doit publier son rapport mensuel ce jeudi. Ce rapport pourrait fournir des éléments clés sur l’état réel du marché mondial du pétrole. Deux jours plus tôt, les États-Unis ont revu à la baisse leurs projections de surabondance pour cette année et 2026.
L’OPEP+ augmente sa production, mais le Kazakhstan inquiète
Selon un rapport du secrétariat de l’OPEP+, la production du groupe a légèrement augmenté le mois dernier. Le Kazakhstan, en particulier, a dépassé son quota de production, malgré un engagement à réduire ses volumes. Ce comportement pourrait peser sur la stratégie de contrôle de l’offre mondiale de pétrole menée par l’OPEP+.
L’excédent d’offre reste une préoccupation constante pour les marchés, notamment si d’autres pays membres suivent l’exemple du Kazakhstan.
Les stocks américains en hausse modérée
Aux États-Unis, les stocks commerciaux de pétrole ont augmenté pour la deuxième semaine consécutive. Toutefois, la hausse de 1,4 million de barils est restée en dessous des attentes. Le centre de stockage stratégique de Cushing, dans l’Oklahoma, a enregistré une baisse de 1,2 million de barils, la première depuis plus d’un mois.
Cette diminution des stocks à Cushing suggère une certaine tension sur l’offre locale, ce qui pourrait soutenir les prix du pétrole dans les jours à venir.
Un marché structurellement haussier ?
Un autre indicateur montre une tendance positive pour le pétrole : l’écart entre les contrats à terme du Brent. La prime du contrat du mois le plus proche sur celui de quatre mois s’est élargie à 1,42 dollar. Ce phénomène, appelé « backwardation », traduit un marché haussier, où les prix actuels sont supérieurs aux prix futurs.
Cela reflète une perception de pénurie potentielle à court terme, souvent favorable aux hausses de prix du pétrole.