Le pétrole repasse sous les 60 dollars le baril

Le pétrole a plongé sous les 60 dollars pour la première fois en trois semaines. Cette baisse intervient après des déclarations venues d’Arabie saoudite suggérant une volonté d’accepter des prix bas sur une longue période. Le WTI a ainsi chuté de 4,2 %, marquant sa plus forte baisse mensuelle depuis novembre 2021.

Le prix du pétrole est désormais sous pression, porté par des signaux clairs de l’OPEP+ sur une stratégie d’augmentation prolongée de la production.

L’Arabie saoudite pourrait relancer sa stratégie de 2020

Selon Reuters, Riyad aurait informé ses partenaires que le royaume pouvait résister à un pétrole à bas prix. Cela suggère un retour possible à la politique agressive de 2020. Rebecca Babin, experte chez CIBC Private Wealth Group, y voit un changement profond de stratégie.

L’augmentation du pétrole en circulation pourrait ainsi continuer au-delà des attentes actuelles. Le marché craint une nouvelle offensive saoudienne pour gagner des parts.

L’OPEP+ annonce déjà une hausse surprise de production

Début avril, l’OPEP+ a surpris le marché en annonçant une augmentation de 411 000 barils par jour dès mai. Cela représente trois mois d’avancées compressés en un seul. Le pétrole a immédiatement réagi à cette décision inattendue.

Morgan Stanley prédit un excédent mondial de pétrole dans les mois à venir. De son côté, JPMorgan avertit que la réunion prévue la semaine prochaine pourrait officialiser d’autres hausses.

Le risque de surabondance s’étend au-delà de l’OPEP+

Les foreurs non-OPEP, comme ceux du Canada et de la Guyane, s’apprêtent également à produire davantage. L’offre mondiale de pétrole pourrait ainsi dépasser largement la demande. Cette dynamique affaiblit davantage les prix du pétrole à court terme.

La combinaison d’une offre élevée et d’une demande incertaine crée un terrain instable pour les marchés.

Les perspectives économiques pèsent sur la demande

La demande mondiale de pétrole est aussi impactée par le contexte géopolitique et économique. Les négociations commerciales menées par les États-Unis stagnent. L’économie américaine s’est contractée au premier trimestre, pour la première fois depuis 2022.

Ce recul est attribué à une hausse des importations juste avant l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane, ainsi qu’à un ralentissement de la consommation. Le pétrole pâtit directement de cette faiblesse économique.

La Chine souffre aussi des tensions commerciales

En Chine, la situation n’est pas meilleure. L’activité manufacturière a enregistré sa pire baisse depuis décembre 2023. Cette contraction met en lumière l’impact négatif de la guerre commerciale entre Pékin et Washington.

Donald Trump a affirmé sur ABC News que la Chine méritait les tarifs douaniers actuels. Il a déclaré ne plus vouloir de produits chinois sans contrepartie équitable. Ces propos renforcent l’incertitude globale qui pèse sur le marché du pétrole.

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