Le Nouveau-Mexique augmente les redevances sur le pétrole

L’État du Nouveau-Mexique vient d’approuver une mesure législative majeure : l’augmentation du taux de redevance sur le pétrole extrait des terres domaniales, qui passe de 20 % à 25 %. Cette décision aura des conséquences importantes sur l’une des régions pétrolières les plus actives au monde, le bassin permien, partagé entre le Nouveau-Mexique et le Texas.

Un vote serré qui envoie le texte au gouverneur

Le projet de loi a été adopté par 37 voix contre 31, transférant désormais la responsabilité à la gouverneure Michelle Lujan Grisham, démocrate. Si elle valide le texte, la nouvelle redevance s’appliquera aux nouveaux contrats de développement pétrolier sur les terrains publics considérés comme « de premier ordre ».

Cette décision survient dans un contexte de forte production énergétique. En 2023, le bassin permien représentait 46 % de la production pétrolière américaine, selon la Federal Reserve Bank de Dallas.

Un fonds public alimenté par le pétrole

Les redevances sur le pétrole perçues par l’État sont versées dans un fonds d’investissement de plusieurs milliards de dollars. Celui-ci finance les écoles publiques, universités et hôpitaux. L’État est ainsi fortement dépendant de la manne pétrolière, avec environ 1,2 milliard de dollars redistribués chaque année aux institutions bénéficiaires.

« Nous avons l’obligation légale de maximiser le rendement de ces actifs », a déclaré le député Matthew McQueen, coauteur du texte. Le but affiché est de rentabiliser au maximum l’exploitation pétrolière pour renforcer les services publics.

Une redevance alignée sur le Texas

La commissaire aux terres publiques, Stephanie Garcia Richard, a porté cette réforme depuis plusieurs années. Elle souligne que le Texas applique déjà un taux équivalent de 25 % pour les zones les plus convoitées, et que le Nouveau-Mexique devait s’aligner pour maximiser ses revenus dans un marché concurrentiel.

Garcia Richard a suspendu la vente de certains baux il y a un an pour pousser cette réforme. « Il est temps de récupérer autant d’argent que possible pour nos enfants et nos institutions publiques », a-t-elle déclaré.

Une mesure critiquée par l’industrie pétrolière

Les producteurs de pétrole critiquent cette hausse, estimant qu’elle va alourdir les charges dans un secteur déjà soumis à une forte fiscalité et à la volatilité des prix du pétrole. Certains estiment que cela pourrait décourager l’investissement dans de nouveaux projets d’exploration et réduire la production future.

Entre transition écologique et dépendance énergétique

Le Nouveau-Mexique est pris entre deux réalités contradictoires : sa dépendance aux revenus pétroliers et la nécessité de réduire les impacts environnementaux. L’État est le deuxième producteur de pétrole des États-Unis après le Texas.

Des groupes environnementaux saluent la création de fonds pour les énergies renouvelables et les projets durables, mais critiquent le rejet d’un projet de loi qui visait à interdire les forages à moins de 1,6 km des écoles.

« Les enfants ne sont toujours pas protégés contre la pollution liée au pétrole et au gaz », déplore Gail Evans, du Center for Biological Diversity, qui prévoit une action en justice contre l’État.

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