Les compagnies pétrolières face à un climat incertain
Le secteur du pétrole traverse une phase délicate sous la présidence de Donald Trump. Malgré son soutien affiché, les grandes compagnies pétrolières subissent des pressions inédites. La volonté de faire baisser les prix du pétrole et la guerre commerciale lancée par Trump perturbent l’économie mondiale. Cela affecte directement les résultats financiers du secteur du pétrole.
Parmi les leaders du pétrole, BP Plc est particulièrement exposée à la volatilité actuelle. Déjà endettée avant l’escalade des tensions commerciales, BP a réduit ses rachats d’actions trimestriels, affectant ainsi ses perspectives de croissance.
Une pression grandissante sur les dividendes pétroliers
Chevron, Exxon Mobil, Shell et TotalEnergies sont également affectés. Les analystes anticipent une réduction des rachats d’actions de Chevron d’environ 6 % après la chute du prix du pétrole brut à 60 dollars. Ce climat tendu pousse les compagnies pétrolières à revoir leurs projets d’investissement.
Jason Gabelman, expert du secteur du pétrole, estime que la guerre commerciale pourrait retarder plusieurs décisions stratégiques majeures dans l’industrie du pétrole.
Des ajustements stratégiques pour sécuriser l’avenir
À Oklahoma City, Vicki Hollub, PDG d’Occidental Petroleum, a souligné l’absence de plan énergétique clair de l’administration Trump. Pendant ce temps, les grandes compagnies pétrolières adaptent leurs plans d’investissement pour 2025, renforçant leur bilan pour affronter l’incertitude.
Eni SpA et Var Energi ASA ont déjà annoncé des mesures de réduction de dépenses. L’accent est désormais mis sur la protection des dividendes et des rachats d’actions, essentiels pour attirer les investisseurs.
Un contexte pétrolier plombé par une offre abondante
Après une période faste entre 2022 et 2024, la situation s’est inversée. La chute des prix du pétrole brut, aggravée par une hausse imprévue de l’offre de l’OPEP+, a provoqué une baisse historique du marché du pétrole.
Les cinq supermajors du pétrole devraient tout de même publier des bénéfices combinés de 22,5 milliards de dollars pour ce premier trimestre. Toutefois, ces résultats restent largement inférieurs à ceux de 2022.
Les producteurs de pétrole de schiste en difficulté
Le secteur du pétrole de schiste américain est un indicateur clé. Matador Resources Co. et Diamondback Energy Inc. réduisent leurs dépenses, illustrant la difficulté d’ajuster les investissements à la réalité du marché du pétrole.
BP réduit également ses activités dans le bassin permien pour limiter ses coûts liés au pétrole. Le ralentissement affecte toute la chaîne de valeur pétrolière, de la production au raffinage.
Les chaînes d’approvisionnement pétrolières sous tension
Les droits de douane imposés par Trump exposent les compagnies pétrolières à de nouveaux risques. Fernando Valle rappelle que l’impact dépendra du bilan et de l’organisation des activités des acteurs majeurs du pétrole.
BP, par exemple, limite son exposition aux taxes grâce à ses approvisionnements nationaux pour ses opérations terrestres. Toutefois, ses activités offshore, tributaires des importations, restent vulnérables.
L’industrie du pétrole en attente d’une stabilisation
Selon Kim Fustier de HSBC, les grandes compagnies pétrolières ne modifient pas leur stratégie en un trimestre. La durée de la crise du pétrole et des politiques de Trump sera déterminante pour l’avenir du secteur.