Gunvor reconfigure sa direction après des pertes sur le pétrole
Le groupe Gunvor, acteur majeur du négoce de pétrole, a annoncé un renouvellement de sa direction à la suite de résultats décevants en 2024, notamment sur le marché du brut de la mer du Nord. Selon son directeur général Torbjörn Törnqvist, la société a connu une performance inégale malgré un environnement encore favorable aux bénéfices du secteur.
Le négoce de pétrole de Gunvor est resté rentable, mais certaines stratégies haussières, comme celle menée en mer du Nord, n’ont pas atteint les objectifs fixés. Le groupe a donc décidé d’ajuster ses équipes pour mieux s’adapter à une nouvelle phase de marché moins volatile.
Une rentabilité en baisse mais toujours solide
Les bénéfices de Gunvor pour le second semestre 2024 ont diminué par rapport à ceux du début d’année. Pourtant, l’exercice devrait figurer parmi les cinq meilleurs de l’histoire du groupe. Le pétrole reste un pilier central de son activité, même si la baisse de la volatilité sur les marchés impacte les marges des négociants.
Le premier semestre 2024 avait généré 417 millions de dollars, en baisse de 48 % sur un an. Plusieurs départs de cadres dirigeants ont eu lieu, notamment celui du codirecteur du négoce et du responsable du brut, reflétant une stratégie de remise à zéro assumée.
Le brut américain, un axe de croissance pour Gunvor
Gunvor reste l’un des principaux exportateurs de pétrole brut américain. Le groupe a également joué un rôle clé dans le financement de l’achat d’Assala Energy par le gouvernement gabonais, pour un montant de 800 millions de dollars.
Selon Törnqvist, les activités en Amérique du Nord restent une source de croissance importante. La société continue par ailleurs de recruter de nouveaux profils expérimentés pour renforcer ses équipes, comme Gary Pedersen, ex-Millennium Management.
Des perspectives de prix prudentes
Sur le plan des prix, Törnqvist partage une vision prudente. Il estime que Donald Trump, favorable à un pétrole à 60 dollars le baril, n’imposera pas de sanctions lourdes à l’Iran afin d’éviter une envolée des prix. Actuellement, le Brent évolue autour des 70 dollars.
Gunvor anticipe une volatilité plus marquée sur le gaz que sur le pétrole, notamment en raison de la demande instable dans des pays comme le Pakistan et l’Égypte. La société a récemment acquis des actifs gaziers significatifs, même si leur identité reste confidentielle.
Les ambitions futures malgré les sanctions
Gunvor détient encore une participation dans le terminal pétrolier russe d’Oust-Louga, bien qu’il ne puisse pas en tirer de revenus à cause des sanctions. Si celles-ci étaient levées, l’entreprise se dit prête à reprendre ses opérations avec la Russie.