Pétrole : la guerre commerciale fait chuter les prévisions
Le pétrole est de nouveau au centre des tensions économiques mondiales. La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, deux des plus gros consommateurs d’énergie, bouleverse les marchés pétroliers. La volatilité s’intensifie, et les banques abaissent leurs prévisions. L’avenir du marché du pétrole reste très incertain.
Trump menace, Pékin riposte
Les nouvelles menaces tarifaires du président Donald Trump ont rapidement déclenché des réponses de Pékin. Trump envisage une taxe supplémentaire de 50 % sur les importations chinoises. En réponse, la Chine s’est déclarée prête à « se battre jusqu’au bout ».
Cette escalade commerciale provoque de l’incertitude sur la croissance mondiale. Or, la demande en pétrole est directement liée à la santé économique globale. Une récession ralentirait la consommation d’énergie, ce qui pèse déjà sur les prix.
Le pétrole chute sous les 61 dollars
Mardi, les contrats à terme sur le West Texas Intermediate (WTI) se négociaient sous les 61 dollars le baril. Bien que les marchés boursiers aient tenté un rebond, le pétrole a perdu ses gains en cours de séance.
Les investisseurs redoutent un déséquilibre entre l’offre et la demande. L’OPEP+, au lieu de réduire la production pour soutenir les prix, a annoncé une augmentation plus importante que prévu. Cela accentue la pression sur un marché déjà fragile.
Prévisions revues à la baisse
Face à cette incertitude, les banques revoient leurs prévisions. La Société Générale prévoit un WTI à 57 dollars fin 2025. De son côté, Goldman Sachs évoque un scénario pessimiste avec un Brent à 40 dollars. Ces estimations traduisent l’ampleur des risques.
Des producteurs américains ont déjà interpellé l’administration Trump, lui demandant de justifier cette stratégie. La guerre commerciale pourrait nuire aux producteurs nationaux en faisant baisser les prix du pétrole tout en augmentant le coût des équipements à cause des droits de douane.
Conséquences sur la chaîne mondiale
Les perturbations sont telles que l’Energy Information Administration (EIA) a dû retarder son rapport mensuel. L’agence revoit ses modèles pour intégrer les nouveaux paramètres liés aux tensions commerciales et à l’évolution de l’offre mondiale.
La Chine, quant à elle, pourrait cesser d’importer du pétrole américain. Elle se tournerait alors vers d’autres fournisseurs comme la Russie, le Moyen-Orient, l’Afrique de l’Ouest ou l’Amérique du Sud. Cela modifierait durablement la carte mondiale des flux pétroliers.
Une reprise fragile et incertaine
« Les prix du pétrole ont connu une sorte de reprise de soulagement ce matin », ont commenté les analystes d’ING, Warren Patterson et Ewa Manthey. Mais ils préviennent : une nouvelle escalade tarifaire risque d’exacerber les craintes sur la demande mondiale.
Dans ce contexte, le marché du pétrole reste sous pression. Entre guerre commerciale, ajustements de production de l’OPEP+ et incertitudes économiques, les traders peinent à trouver une direction claire.
Le pétrole, victime collatérale du protectionnisme
Le pétrole est devenu une victime collatérale des ambitions protectionnistes. Les mesures douanières affectent directement l’équilibre offre-demande, tout en perturbant la logistique et les flux commerciaux.
Même si les tensions géopolitiques peuvent parfois soutenir les prix du pétrole, c’est l’inverse qui se produit ici : la guerre commerciale alimente la peur d’un effondrement de la demande. Dans ce contexte, les analystes recommandent la prudence.