Comprendre le fractionnement des actions et des cryptomonnaies
Dans le monde des actions, un fractionnement est souvent réalisé pour rendre une action plus accessible aux investisseurs. Par exemple, une division par deux double le nombre d’actions disponibles tout en divisant leur prix par deux. Cela n’affecte pas la capitalisation boursière de l’entreprise.
Pour le Bitcoin, un fractionnement traditionnel semble inutile. Contrairement aux actions, un Bitcoin peut être divisé en 100 millions de « satoshis », permettant à quiconque d’acheter une fraction, même pour quelques dollars. Certaines plateformes permettent des investissements en Bitcoin dès 1 dollar, rendant son accessibilité indépendante de son prix global.
Cependant, modifier le code source du Bitcoin pour introduire un fractionnement nécessiterait le consensus de l’ensemble de sa communauté décentralisée, une tâche quasi impossible à réaliser. L’absence d’autorité centrale ou de créateur identifié (Satoshi Nakamoto) renforce cette impossibilité.
Les hard forks : des « scissions » techniques
Bien qu’un fractionnement traditionnel du Bitcoin soit improbable, les cryptomonnaies subissent parfois des « hard forks », qui créent de nouvelles blockchains. Ces forks se produisent lorsque des développeurs ne s’accordent pas sur la direction technique de la blockchain.
Depuis son lancement en 2009, le Bitcoin a connu près de 100 forks, dont le Bitcoin Cash (BCH), aujourd’hui la 21e cryptomonnaie mondiale avec une capitalisation de 8,7 milliards de dollars. Cependant, la plupart de ces forks n’ont pas rencontré de succès durable. Les investisseurs continuent de privilégier le Bitcoin original.
Halvings et leur impact sur le Bitcoin
La confusion autour du terme « fractionnement » est souvent alimentée par les halvings du Bitcoin. Tous les quatre ans, la récompense versée aux mineurs est réduite de moitié, ralentissant la création de nouveaux Bitcoins. Contrairement à un fractionnement, le halving n’affecte pas directement le prix ou la quantité de Bitcoin détenue par les investisseurs.
Le halving joue un rôle essentiel dans la rareté du Bitcoin. Avec une offre maximale fixée à 21 millions d’unités, le Bitcoin reste imperméable à l’inflation, ce qui en fait un actif attractif pour les investisseurs cherchant à se protéger des fluctuations monétaires.
La position de BlackRock sur l’offre maximale du Bitcoin
En 2024, une vidéo publiée par BlackRock, géant de la gestion d’actifs, a alimenté les débats. Elle suggérait que l’offre maximale de 21 millions de Bitcoins pourrait être modifiée pour répondre à la demande croissante.
Cette suggestion a provoqué un tollé dans la communauté cryptographique. Pour les puristes, le plafond de 21 millions est une caractéristique fondamentale du Bitcoin, garantissant sa rareté et sa résistance aux influences extérieures. Modifier cette règle serait perçu comme une trahison de sa philosophie de décentralisation.
Pourquoi un fractionnement du Bitcoin est improbable
Contrairement aux actions, où un fractionnement est souvent utilisé pour stimuler les investissements, le Bitcoin est conçu pour fonctionner différemment. Sa divisibilité en 100 millions de satoshis le rend accessible à tous, quelle que soit sa valeur globale.
De plus, la nature décentralisée du Bitcoin rend toute modification de son code extrêmement complexe. Le consensus de la communauté mondiale serait nécessaire, ce qui est hautement improbable, voire impossible.
L’avenir du Bitcoin face aux « scissions »
Si un fractionnement à la manière des actions est peu probable, des forks et des halvings continueront de façonner le Bitcoin. Ces événements, bien que techniques, jouent un rôle crucial dans l’évolution de l’écosystème.
La rareté programmée du Bitcoin, associée à une offre fixe, continuera de séduire les investisseurs à la recherche d’un actif de refuge. Les débats autour de son évolution soulignent l’importance de son rôle dans le système financier mondial.