Ecopetrol : chute du pétrole, 12 000 Mds COP en jeu
La baisse continue des prix du pétrole sur les marchés mondiaux pourrait coûter jusqu’à 12 000 milliards de pesos colombiens à Ecopetrol, la compagnie pétrolière publique du pays, selon son président Ricardo Roa. La société envisage de fermer certains champs pour se concentrer sur ceux plus rentables.
Les prix du pétrole sous pression
Les contrats à terme sur le Brent ont chuté à 63,45 dollars le baril, terminant une deuxième semaine consécutive de pertes. Cette baisse est largement attribuée aux tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et la Chine, qui font craindre une réduction de la demande mondiale.
Pour Ecopetrol, dont le budget était basé sur un baril autour de 73 dollars, cette chute représente une menace directe sur ses résultats.
Un impact direct sur les bénéfices
« Chaque dollar de baisse du prix du pétrole représente une perte de 900 milliards de pesos sur notre EBITDA et 700 milliards de pesos sur notre bénéfice net », a déclaré Ricardo Roa, président d’Ecopetrol, lors d’un événement industriel. Avec une baisse de 10 dollars le baril, l’entreprise pourrait perdre 12 000 milliards de pesos cette année.
Ces pertes sont significatives pour l’entreprise, mais aussi pour la fiscalité de l’État colombien, qui dépend largement des revenus générés par Ecopetrol. En période de pression budgétaire croissante, toute réduction de recettes représente un défi supplémentaire pour le gouvernement.
Vers la fermeture de champs non rentables
Pour faire face à cette nouvelle réalité, Ecopetrol envisage de fermer jusqu’à 30 champs parmi les 158 qu’elle exploite actuellement. Ces champs, situés principalement en Colombie, sont jugés non rentables si les prix du pétrole restent à leur niveau actuel ou continuent de baisser.
« Nous avons déjà identifié une première liste de gisements où le seuil de rentabilité est proche de 63 dollars. Nous devrons probablement les abandonner », a précisé Roa.
Incertitude sur l’impact global
Même si les champs menacés ne sont pas les plus grands producteurs du portefeuille d’Ecopetrol, leur fermeture pourrait néanmoins réduire la production nationale. L’entreprise devra suivre de près l’évolution du prix du pétrole pour ajuster rapidement ses décisions opérationnelles.
Ecopetrol n’a pas précisé l’impact chiffré en termes de barils/jour, mais l’avertissement lance un signal clair sur la vulnérabilité du secteur face à la volatilité du marché pétrolier.
L’espoir dans le gaz naturel
Face à ces défis, Ecopetrol se tourne vers le gaz naturel comme levier de croissance. L’entreprise prévoit deux nouvelles opérations de vente de gaz naturel en 2025 : l’une dès juin pour le gaz produit localement, l’autre dès juillet pour le gaz importé via le port de Buenaventura.
Un projet offshore développé en partenariat avec Petrobras, au large des côtes colombiennes, pourrait alimenter jusqu’à 14 % de la demande nationale en gaz naturel d’ici la fin de l’année. Cette diversification est perçue comme un moyen de stabiliser les revenus énergétiques du pays.
