USA : Croissance freinée par démographie et dette
La croissance économique des États-Unis risque de ralentir fortement au cours des prochaines décennies. C’est ce qu’indique le Congressional Budget Office (CBO) dans son dernier rapport sur les perspectives économiques et budgétaires à long terme, couvrant la période 2025-2055.
Une dette publique en forte hausse
Le CBO prévoit que la dette publique atteindra 156 % du PIB en 2055. Bien que ce chiffre soit légèrement inférieur aux prévisions de 2024 (166 % du PIB), il représente tout de même un niveau historiquement élevé.
Cette trajectoire s’explique par la hausse continue des dépenses publiques, notamment en santé et en retraites, couplée à une croissance économique modérée.
La démographie, facteur clé du ralentissement
Le rapport met également en lumière une croissance démographique en baisse, due à une chute du taux de natalité. Sans immigration, la population américaine commencerait à décliner dès 2033, ce qui menace directement le dynamisme économique.
Moins de travailleurs signifie une productivité globale plus faible et des difficultés à financer la sécurité sociale, très dépendante des cotisations salariales.
Le plan 3-3-3 de l’administration Trump
Face à ces projections, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, propose un plan baptisé « 3-3-3 » :
- Ramener le déficit à 3 % du PIB
- Atteindre 3 % de croissance du PIB réel
- Produire 3 millions de barils de pétrole supplémentaires par jour d’ici 2028
Bessent a toutefois critiqué le CBO, qualifiant ses prévisions de « folles » et affirmant qu’elles ne prennent pas en compte les effets positifs de certaines politiques, notamment les droits de douane.
Immigration, inflation et emplois : un débat sensible
L’administration Trump affirme que l’immigration aggrave la pénurie de logements et nuit à l’emploi des citoyens. Pourtant, selon le CBO, les immigrants sont essentiels pour soutenir la croissance économique.
La baisse de la population active pourrait entraîner une stagnation du niveau de vie, accentuer les déséquilibres budgétaires et limiter les ressources pour les programmes sociaux.