L’OPEP+ envisage une nouvelle hausse de production
Le prix du pétrole continue de baisser après l’annonce d’une possible hausse de la production par l’OPEP+. Le cartel pétrolier pourrait augmenter l’offre de 400 000 barils par jour dès juin. Cette annonce a immédiatement fait plonger les prix du brut à leur plus bas niveau depuis 2021.
Le pétrole WTI s’échangeait autour de 58 dollars le baril, avec une perte de près de 2 %. Cette baisse s’inscrit dans une tendance plus large entamée cette année, alors que le pétrole a déjà perdu environ 19 %.
Une offre excédentaire sur fond de demande faible
L’augmentation prévue de la production alimente les craintes d’un marché déséquilibré. La demande reste faible, notamment en Chine, et l’offre hors OPEP+ demeure abondante. Dans ce contexte, le pétrole risque de voir ses cours encore reculer dans les mois à venir.
Selon les analystes de TD Cowen, les stocks mondiaux pourraient croître de 200 millions de barils sur trois trimestres. Ce surplus pourrait ramener le prix du pétrole proche des 50 dollars.
Pression sur les membres tricheurs du cartel
Cette décision de l’OPEP+ viserait aussi à imposer une discipline aux membres qui dépassent leurs quotas. L’Irak, le Kazakhstan et la Russie sont particulièrement pointés du doigt pour ne pas avoir respecté les limites fixées. La hausse actuelle ferait écho à celle du mois dernier, également qualifiée d’agressive.
Pour le cartel, il s’agit d’un équilibre délicat. Augmenter l’offre permet de rappeler les règles du jeu aux tricheurs, mais cela affaiblit le prix du pétrole sur un marché déjà fragile.
Le secteur américain impacté par la baisse des cours
La baisse des prix du pétrole affecte aussi les producteurs américains. Plusieurs entreprises de pétrole de schiste prévoient de réduire leurs activités de forage. Chevron, par exemple, a annoncé une réduction de ses rachats d’actions, invoquant un marché en ralentissement.
Même si les États-Unis restent un acteur majeur sur le marché du pétrole, la faiblesse des cours met en péril la rentabilité de nombreuses exploitations.
Trump tente de contrôler le marché avec des sanctions
Face à cette situation, l’administration Trump multiplie les sanctions pour influencer les flux de pétrole. Washington menace d’imposer des sanctions secondaires aux acheteurs de pétrole iranien ou vénézuélien. L’objectif est double : soutenir les producteurs américains et faire pression sur les régimes visés.
Ces mesures pourraient cependant aggraver les tensions avec des pays comme la Chine et l’Inde. Déjà engagés dans une guerre commerciale avec les États-Unis, ces géants asiatiques risquent de subir de plein fouet ces nouvelles restrictions sur le pétrole.
Une incertitude persistante sur le marché du pétrole
Alors que le pétrole reste un pilier stratégique de l’économie mondiale, les tensions géopolitiques et l’excès d’offre rendent les perspectives incertaines. La chute des cours et la surproduction sont des signaux d’alerte pour l’ensemble du secteur énergétique.
L’évolution du marché du pétrole dans les mois à venir dépendra des décisions de l’OPEP+, des politiques américaines et de la reprise de la demande mondiale.



