L’IA et l’inflation
Les actions américaines ont vivement reculé vendredi, plombées par un cocktail inquiétant de droits de douane, inflation persistante et ralentissement de la consommation. Les valeurs technologiques, moteurs du rallye boursier des deux dernières années, ont été les plus affectées.
Les valeurs technologiques sous pression
L’indice S&P 500 a chuté de 1,6 %, tandis que le Nasdaq 100, fortement exposé à la tech, a perdu 2,2 %. Ce repli pourrait marquer leur pire trimestre depuis 2022. La hausse de l’or à 3 118 $ et la baisse du rendement des bons du Trésor à 4,27 % illustrent la fuite vers les actifs refuges.
La tech souffre après des annonces préoccupantes :
- Microsoft annule certains projets de centres de données,
- Alibaba alerte sur une potentielle bulle liée aux investissements dans l’IA,
- Nvidia a perdu 27 % depuis son pic de janvier, effaçant près de 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Des signes d’essoufflement économique
Les données de vendredi montrent une inflation tenace selon l’indicateur préféré de la Réserve fédérale. De plus, les dépenses de consommation ont déçu, laissant craindre un ralentissement de la croissance américaine. En parallèle, le président Donald Trump continue de durcir le ton sur les droits de douane, notamment envers ses principaux partenaires commerciaux.
Selon Irene Tunkel (BCA Research), les investisseurs réagissent avec prudence : « Toutes les craintes de 2023 ressurgissent : dépenses excessives en IA, tensions économiques et valorisations trop élevées. »
L’ombre d’une surcapacité dans l’infrastructure IA
Les investisseurs redoutent que les géants technologiques aient surinvesti dans l’IA, sans réelle demande à court terme. Vistra Corp. et GE Vernova, fournisseurs d’énergie pour les data centers, ont perdu 8 % cette semaine. Le marché s’inquiète d’un ralentissement du flux de trésorerie si l’adoption des services IA ne suit pas.
Vers une correction durable des actions ?
Pour Javier Rojas (Savant Growth), « l’enjeu n’est plus l’investissement dans l’IA, mais son adoption réelle. » Tant que les entreprises n’intègrent pas massivement ces technologies, les retours sur investissements resteront faibles.
