Pétrole remonte, l’Iran et Trump apaisent les tensions

Le prix du pétrole a connu un léger rebond cette semaine, porté par l’assouplissement de certaines tensions commerciales américaines et une avancée diplomatique entre Washington et Téhéran. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) s’est rapproché des 62 dollars, alors que les marchés boursiers reprenaient également de la vigueur.

Une guerre commerciale toujours pesante

Depuis plusieurs semaines, la guerre commerciale entre les États-Unis et leurs partenaires – Chine, Europe, Mexique – alimente les craintes d’un ralentissement économique mondial. Cette situation pèse fortement sur les perspectives de demande en pétrole, faisant reculer les prix de manière continue en avril.

Donald Trump a récemment suspendu certains droits de douane sur les produits électroniques, notamment ceux liés au secteur technologique. Ce geste a rassuré temporairement les marchés, même si le président américain a affirmé que les droits seront appliqués « en temps voulu ».

Les analystes soulignent que ces tensions tarifaires ont déjà provoqué des révisions à la baisse des prévisions. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a réduit ses estimations de croissance de la demande de 100 000 barils par jour. L’EIA américaine a fait de même.

Vers une détente avec l’Iran ?

Autre facteur influençant les prix du pétrole : les premiers pourparlers de haut niveau entre les États-Unis et l’Iran depuis 2022, tenus ce week-end à Oman. Ces discussions qualifiées de « constructives » pourraient déboucher sur une relance de la production iranienne si un accord sur le nucléaire est trouvé.

Une détente dans les relations américano-iraniennes ouvrirait la voie à un retour progressif du pétrole iranien sur les marchés mondiaux. Cela exercerait à nouveau une pression baissière sur les prix, dans un contexte déjà excédentaire.

Prévisions prudentes des analystes

Face à ces incertitudes géopolitiques et économiques, les banques revoient leurs prévisions à la baisse. JPMorgan prévoit désormais un baril de Brent à 66 dollars pour l’année. De son côté, Goldman Sachs anticipe une surabondance de 800 000 barils par jour d’ici fin 2025, avec un prix moyen de 63 dollars le baril.

Les analystes soulignent que la décision surprise de l’OPEP+ de relancer plus rapidement la production a contribué à la récente faiblesse des cours. Le retour plus rapide que prévu de certains volumes accentue les déséquilibres de court terme entre offre et demande.

Un marché encore fragile

Malgré le léger rebond enregistré cette semaine, les pertes du pétrole en avril dépassent les 15 %. Cette tendance s’inscrit dans une réaction généralisée des marchés à la guerre commerciale, qui affecte aussi bien les matières premières que les actions et les obligations.

Fait notable : même les traditionnelles valeurs refuges comme le dollar américain et les bons du Trésor ont perdu de leur éclat ces derniers jours. Cela reflète une volatilité extrême et un manque de direction claire pour les investisseurs.

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