Pétrole : nouvelle baisse hebdomadaire sous tension géopolitique

Le prix du pétrole a clôturé la semaine en baisse, pénalisé par la montée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, combinée à une offre mondiale en hausse. Cette instabilité persistante affecte les perspectives de croissance et pèse sur les marchés de l’énergie.

Un contexte international sous pression

Les contrats à terme sur le West Texas Intermediate (WTI) ont terminé vendredi à environ 60 dollars le baril. Malgré une relative stabilisation en fin de séance, le pétrole est en passe d’accuser une perte hebdomadaire de plus de 3 %.

La guerre commerciale sino-américaine a pris un nouveau tournant cette semaine. La Chine a relevé ses droits de douane sur tous les produits américains à 125 %, tout en indiquant qu’elle ne réagirait pas à d’éventuelles hausses supplémentaires venant de Washington. Ces représailles, jugées modérées par certains analystes, n’ont pas suffi à calmer les marchés.

L’impact des tensions commerciales sur la demande

Cette escalade a entraîné une forte volatilité sur les marchés financiers mondiaux. Les actions, les obligations et les matières premières, dont le pétrole, ont subi des ventes massives. Les investisseurs redoutent un ralentissement économique mondial, ce qui affecte directement la demande en brut.

L’Energy Information Administration (EIA) a d’ailleurs revu à la baisse ses prévisions de demande mondiale pour 2025, les abaissant de près de 500 000 barils par jour. Cette correction souligne la nervosité ambiante sur les marchés pétroliers.

L’OPEP+ complique la situation

En parallèle, l’OPEP+ a surpris les marchés en décidant de relancer sa production plus rapidement que prévu. Cette décision, bien que stratégique pour certains membres du cartel, accentue l’excédent d’offre, aggravant la pression sur les prix.

Depuis le début du mois d’avril, le cours du pétrole a chuté de plus de 15 %, effaçant les hausses enregistrées plus tôt dans l’année. L’annonce de la reprise de production de l’OPEP+ intervient dans un contexte particulièrement fragile, ce qui accentue les craintes d’un marché déséquilibré.

Une réponse politique mitigée

Le secrétaire américain à l’Énergie, Chris Wright, s’est voulu rassurant. Dans une interview sur Bloomberg, il a affirmé que la récente liquidation du marché était exagérée. Selon lui, l’économie américaine sortirait renforcée à moyen terme, grâce à une production nationale accrue de pétrole brut et de gaz naturel liquide.

Cependant, ses propos n’ont pas suffi à inverser la tendance. Les contrats à terme sur l’essence aux États-Unis ont chuté de plus de 4 % cette semaine, reflétant une baisse généralisée du secteur énergétique.

Des prévisions à la baisse

L’agence BMI, filiale de Fitch Solutions, a publié une note indiquant que l’incertitude économique mondiale continuera de peser sur les cours du brut. L’organisation souligne la vulnérabilité du pétrole, un produit fortement sensible au contexte macroéconomique.

Par ailleurs, BMI anticipe une fin progressive des réductions de production de l’OPEP+, ce qui pourrait maintenir les prix sous pression durant les prochains mois.

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