Le pétrole en baisse face à une hausse inattendue des stocks

Le prix du pétrole a enregistré une deuxième séance consécutive de baisse, plombé par une augmentation inattendue des stocks de brut aux États-Unis et des inquiétudes croissantes sur les tensions commerciales. Brent est redescendu vers 70 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate s’est rapproché de 66 dollars, loin de ses sommets de janvier.

Selon l’American Petroleum Institute, les stocks de pétrole ont augmenté de 4,6 millions de barils la semaine dernière. Ce chiffre a surpris les analystes, bien qu’un prélèvement ait été observé à Cushing, en Oklahoma, principal centre de stockage du brut américain.

La guerre commerciale pèse sur la demande mondiale de pétrole

Alors que l’administration Trump intensifie sa politique protectionniste, les investisseurs craignent un impact négatif sur la croissance économique mondiale. Ces tensions alimentent un climat d’aversion pour le risque, entraînant une baisse du pétrole et des actions.

La Chine, principal consommateur mondial d’énergie, montre des signes de faiblesse dans sa consommation de pétrole. En parallèle, les discussions commerciales stagnent, et le président Donald Trump a maintenu sa position dure face à l’Iran et à d’autres partenaires commerciaux clés.

La hausse de la production de l’OPEP+ ajoute à la pression

Les perspectives d’une hausse de la production par l’OPEP et ses alliés aggravent les tensions sur le marché. L’organisation envisage d’augmenter son offre dans les prochains mois, malgré un affaiblissement de la demande mondiale. Cette décision pourrait accentuer le déséquilibre entre l’offre et la demande de pétrole.

« Le rebond du pétrole a perdu de son élan », affirme Warren Patterson, stratégiste matières premières chez ING. Selon lui, l’augmentation des stocks américains, combinée à des risques macroéconomiques globaux, continuera à freiner toute reprise durable du marché du pétrole.

Des tensions géopolitiques toujours présentes

Les facteurs géopolitiques continuent de jouer un rôle dans la volatilité du pétrole. Donald Trump a appelé l’Iran à freiner les attaques des Houthis, groupe armé soutenu par Téhéran, accusé de cibler des navires commerciaux en mer Rouge.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a rejeté la proposition américaine de cessez-le-feu en Ukraine, tout en promettant de limiter les frappes sur les infrastructures énergétiques du pays. Ces tensions ne suffisent toutefois plus à soutenir durablement le prix du pétrole, face à une conjoncture économique plus fragile.

La décision de la Fed en ligne de mire

Les marchés attendent également la prochaine décision de la Réserve fédérale concernant les taux d’intérêt. Une hausse pourrait renforcer le dollar et mettre davantage de pression sur les matières premières, dont le pétrole.

Le président Jerome Powell devrait également commenter les perspectives économiques, alors que les craintes de ralentissement s’accentuent. Un message trop restrictif pourrait accélérer la baisse du pétrole, déjà fragilisé par l’accumulation des stocks et les tensions commerciales.

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