Le pétrole met fin à une série de baisses historiques

Le marché du pétrole a mis fin à une série de sept semaines consécutives de pertes, soutenu par un rebond des marchés boursiers américains et une pause dans les progrès diplomatiques entre la Russie et l’Ukraine. West Texas Intermediate (WTI) a progressé de près de 1 %, s’établissant au-dessus de 67 dollars le baril, tandis que le Brent s’est approché des 71 dollars.

Cette hausse modérée marque un tournant après la plus longue série de pertes du pétrole depuis 2015. En une semaine, le pétrole américain a tout juste enregistré un gain de 0,2 %, échappant de peu à une huitième baisse hebdomadaire qui aurait marqué un nouveau record.

Les tensions géopolitiques alimentent le cours du pétrole

L’enlisement des pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine contribue à soutenir les prix du pétrole. Le président russe Vladimir Poutine a exigé le désarmement des forces ukrainiennes dans la région de Koursk, une demande que Kiev a fermement rejetée. Cela laisse présager une résolution difficile du conflit à court terme, ce qui limite les attentes d’un retour rapide du pétrole russe sur le marché mondial.

Pour les marchés, ce blocage diplomatique maintient l’incertitude sur l’offre globale de pétrole, notamment en provenance de Moscou, dont les exportations restent affectées par les sanctions occidentales.

Le pétrole affecté par les tensions commerciales

Depuis la mi-janvier, les politiques commerciales protectionnistes du président Donald Trump ont pesé sur les perspectives économiques mondiales. Cette incertitude a fait craindre une baisse de la consommation de pétrole, notamment en Chine et en Europe, deux régions fortement ciblées par les droits de douane américains.

Ces tensions géopolitiques et commerciales ont provoqué une hausse des anticipations d’inflation à long terme, leur plus forte progression depuis 1993. Une inflation persistante pourrait nuire à la demande énergétique, ce qui inquiète les acteurs du marché du pétrole.

Les sanctions pétrolières comme levier géopolitique

Le pétrole reste au centre des frictions internationales. Cette semaine, les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à l’Iran, ciblant son ministre du Pétrole et plusieurs entreprises et navires affiliés à l’OPEP. Des restrictions ont également été appliquées aux paiements liés à l’énergie russe, ce qui accentue les difficultés de Moscou à maintenir ses exportations.

Ces sanctions ont brièvement fait grimper les prix du pétrole, mais l’impact a été limité, car les marchés attendent des mesures concrètes plutôt que des annonces symboliques. « Les sanctions ne sont que des mots tant qu’elles ne sont pas appliquées », a déclaré Rebecca Babin, spécialiste en énergie chez CIBC.

Une offre excédentaire pèse sur les perspectives

Malgré ce soutien temporaire, les fondamentaux du marché du pétrole restent fragiles. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe un excédent d’offre mondial croissant, en raison de la reprise de la production par l’OPEP+ et d’une demande affaiblie par la guerre commerciale.

Le retour potentiel du pétrole russe pourrait accentuer cet excédent. Les traders surveillent de près l’évolution de la situation, notamment en ce qui concerne les négociations de cessez-le-feu et l’effet des sanctions sur les flux d’exportation.

Un marché du pétrole sous tension

Le marché du pétrole reste très sensible aux nouvelles économiques et géopolitiques. Après sept semaines de baisse, le léger rebond observé cette semaine ne masque pas les inquiétudes durables liées à la demande mondiale et à l’offre excédentaire.

Alors que les tensions commerciales persistent et que la situation en Ukraine reste incertaine, le pétrole pourrait continuer de fluctuer dans les semaines à venir. Pour les investisseurs, prudence et vigilance restent de mise.

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