Le pétrole enregistre une série de baisses historiques


Le marché du pétrole est en passe de connaître sa huitième baisse hebdomadaire consécutive. Il s’agit de la plus longue série de pertes depuis 2015. Le pétrole américain West Texas Intermediate (WTI) a brièvement dépassé 66 dollars le baril. Cette hausse reste marginale au vu de la tendance globale. Le Brent, de son côté, s’échangeait près des 70 dollars.

Malgré un rebond des marchés boursiers américains et un dollar affaibli, le pétrole continue de perdre du terrain. Les investisseurs restent prudents face à l’incertitude géopolitique et aux risques macroéconomiques. La baisse constante du pétrole inquiète les analystes, qui craignent une déstabilisation plus large du marché.

Trump ravive la guerre commerciale et sème l’incertitude

Depuis la mi-janvier, les attaques commerciales de Donald Trump ont pesé lourd sur les cours du pétrole. En ciblant les principaux partenaires des États-Unis, Trump a ravivé la crainte d’un ralentissement économique. Or, une croissance ralentie signifie une consommation de pétrole plus faible.

À cela s’ajoutent les perspectives d’un retour du brut russe sur le marché mondial. Le président Trump a laissé entendre que la guerre en Ukraine pourrait bientôt prendre fin. Cela suggère une levée progressive des restrictions sur le pétrole russe.

Les sanctions américaines peinent à impacter le marché

L’administration précédente avait imposé des sanctions contre la Russie, perturbant fortement les flux de pétrole. Une cargaison de deux millions de barils à destination de la Chine a mis sept fois plus de temps à être livrée qu’avant janvier.

Cependant, le marché du pétrole semble moins réactif aux annonces de sanctions. Rebecca Babin, analyste chez CIBC, souligne que tant que les sanctions ne sont pas appliquées strictement, elles n’ont qu’un effet limité sur le prix du pétrole. L’incertitude autour des négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine accentue cette inaction.

Un marché du pétrole en surproduction croissante

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit un accroissement de l’excédent de l’offre mondiale de pétrole. Cette situation découle de la reprise de la production par l’OPEP+, notamment par des pays comme le Kazakhstan.

Dans le même temps, la demande mondiale de pétrole est menacée par les effets de la guerre commerciale. L’économie mondiale montre des signes de ralentissement, réduisant les besoins en pétrole à court terme. Les stocks américains de brut ont d’ailleurs augmenté pour la deuxième semaine consécutive, bien que le centre de Cushing ait vu une légère baisse.

Sanctions contre l’Iran, espoir de soutien pour les prix

En parallèle, la Maison Blanche a annoncé de nouvelles sanctions contre l’Iran, visant notamment son ministre du Pétrole. Ces sanctions s’accompagnent de restrictions sur les paiements liés à l’énergie russe. Ces mesures pourraient théoriquement soutenir les prix du pétrole.

Pourtant, l’effet a été limité. Le pétrole a brièvement gagné 1,4 % avant de réduire ses gains. Ce contexte illustre bien la volatilité persistante du marché et le manque de confiance des investisseurs face aux annonces politiques.

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